Le Papier de RAFO, mardi 11 novembre 2025

“Lwa pranm, Lwa montem”.

Les yeux de Marla lançèrent des éclairs lors de son récit; son corps mima ses paroles comme une chorégraphie soigneusement répétée et magistralement exécutée. “Lwa pranm, Lwa montem” martela-t-elle fièrement pour expliquer sa détermination à revendiquer ses droits face à l’injustice. “Lwa pranm, Dessalines mwen montem”, et j’étais la seule à protester, les autres passagers de l’avion chuchotèrent, sans pour autant élever la voix. “Lwa pranm, Lwa montem”, une expression créole employée pour manifester son ras le bol, sa grande frustration. Après la cérémonie du 14 août 1791 à “Bwa Kay Iman”, Lwa monte èsklav yo, 8 jours plus tard le 22 août c’etait le soulèvement général jusqu’à l’ultime bataille de Vertières 18 nov. La campagne acharnée contre les “Lwa” n’est pas un hasard, elle participe à une déconstruction mentale en vue de l’aliénation, la déshumanisation. Marla eut gain de cause parce qu’elle avait vaincu la peur. Nous possédons les armes nécessaires pour nous défendre, nous affirmer; “Kilè Lwa nou ap monte Nou?

Le Jour Nouveau, jou Lwa, jou desizyon.

Raphaël Théoma Daniel

Dédié à Quetia Aubin, citoyenne engagée.

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